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Peironeta 1494

    Conférence de J.-Michel Effantin du 3 Juillet 2013

     

    IMG_2130.jpg  «Peironeta», vaudoise de Beauregard (1494)  IMG_2132.jpg

     

         Ce mercredi 3 Juillet 2013, vers 20h dans la petite salle communale de l’école de Beauregard Baret, spécialistes et néophytes, se sont côtoyés, le temps d’une conférence pour ainsi dire historique. 

         En effet, Jean Michel Effantin, nous a conté les déboires d’une dame « Peironeta » de Beauregard qui en 1494, fut accusée par l’église de faire partie des Vaudois. 

    Après plus de 500 ans d’oubli, son histoire revenait résonner sous les rochers du « Pertu ». 

        Traduit du latin mais parfois enjolivé par une phrase en patois, l’interrogatoire de cette dame, nous a tenu en haleine pendant plus d’une heure. 

    Cela a permis, à beaucoup d’entre nous de découvrir qui étaient les Vaudois (en patois de chez nous les Chagnats). 

    Grace à ces archives (Procès) retrouvées à Cambridge, Jean Michel nous en a beaucoup appris, sur la vie dans nos montagnes à cette époque. 

    Répondant aux diverses questions du public, nous avons pu constater l’étendue de ses connaissances.

     

    Un pot sympathique a clôturé la soirée et permis aux gens venus de toute la Drôme des Collines de deviser longuement.

     

    Merci à Jean Michel et à L’Association « MEY-BEAU’S ARTS EN BARET » de nous avoir convié à cette soirée.

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    Hasard du calendrier, le public a pu aussi admirer la belle et instructive exposition des CE2-CE1 consacrée à la photographie

     

    Peironeta, vaudoise de Beauregard :

     

    Mémoire d’une femme médiévale et d’une communauté religieuse dissidente à la veille de la Réforme.

     

    Par J.-Michel Effantin

     

    Beauregard, 1494 : « Ista Peyroneta citata venit … ». Devant l’inquisiteur requis par l’évêque de Valence, une femme du village, Peironeta, vient répondre des rumeurs circulant sur sa pratique religieuse déviante. Ses interrogatoires détaillés révèlent son appartenance à une branche dissidente du catholicisme romain, apparue à Lyon trois siècles auparavant, les vaudois. Le témoignage de Peironeta, simple croyante, nous introduit de plain-pied dans la vie clandestine des communautés vaudoises rurales des villages du pied de la Raille, d’Alixan à Chabeuil et Barcelonne. Celles-ci sont animées par la visite de prédicateurs itinérants, les « barbes », qui parcourent la France méridionale et l’Italie depuis leur base des Pouilles, dans le sud de l’Italie.

    Pauvres, d’une grande rigueur morale, les barbes font connaître l’Evangile dans sa traduction dans la langue du peuple et confessent les fidèles. S’appuyant sur les textes, ils critiquent durement la richesse et la puissance des ecclésiastiques, et enseignent les croyances et pratiques (notamment le refus de jurer, du Purgatoire et du culte des saints) qui valent aux vaudois d’être durement persécutés comme hérétiques par l’Inquisition.

     A peine quelques décennies plus tard, en 1532, les vaudois dauphinois décideront de se fondre dans la Réforme protestante qui relaiera désormais le coeur de leur engagement spirituel séculaire et s’attachera à maintenir la mémoire de leur activité. Dès 1618 c’est dans les pages d’un des premiers historiens protestants dauphinois, le pasteur de Nyons Jean-Paul Perrin, que commencera à circuler le nom de Peironeta de Beauregard.

     Ce nom, après un curieux périple qui a conduit les archives et le texte du procès inquisitorial à Embrun, Cambridge, Londres, résonnera à nouveau à Beauregard même, cinq siècles après les faits, pour le temps d’une conférence.

     
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    Ci-dessous, l’affiche de la conférence:

     

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